132 11 Mai

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Samedi 11 mai 2024

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5.57 15° - 9.09 17° ... J'ai fait le marché, très beau temps. J'ai croisé un couple de quinquagénaire débraillé qui sortait d'une boîte de nuit de l'île de Nantes, la femme une métisse se lamentait d'avoir cinquante ans et de ne plus pouvoir procréer ...

11.31 21° ... 12.00 22° Midi sonne à la chapelle des franciscains..

14.15 25°

15 Heures sonnent au clocher de la Chapelle. 26°

16.48 27° Une oie égarée tout à l'heure dans la rue ... Morne journée, musique reggae chaise longue 

17.38 29° Je constate que les livres qui m'ont accompagné toute ma vie durant ont eu l'élégance de s'affadir avec moi, de se déchirer un peu, de s'écorner un peu, leurs pages prenant leur temps pour se décoller, 

19.35 27° Il y a une demi-heure Mll E me téléphonait ils sont de retour de Douarnenez ..

21.25 25°

Le Cahier d'Edgar. sur le site commencent à apparaître des jeunes qui monnayent leurs propositions de succions. Un type qui affichait les cinquante ans me demande ; Recevez-vous je lui répond ; Eventuellement. Je lui demande Etes-vous marié. Il a pris peur et disparu. Dommage après tout.

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Mercredi 11 mai 2016

 7.28 Le cul de la Mort

    

     ...  les mots doux de Denis l'homme de la pauvre madame Emmanuelle Cosse, épouse et mère, femme et ministre et militante de toujours de surcroît, mais enfin mais encore, donc plus le droit même aujourd'hui de se retourner sur la croupe d'une femme, ou le galbe de ses jambes, ou de glisser un regard sur la pulpe de ses seins découverts, plus le droit de lui dire oh ! ce tailleur vous va si bien ... !

        Quel monde ! moi la femme qui m'attend désormais c'est la Mort avec elle pas de problème je ne lui dirai pas comme Denis Baupin le présumé coupable sus-mentionné et donc le mari d'Emmanuelle, selon le propos rapporté par une délatrice quinze ans après ; " Hum j'aimerais bien voir ton cul ! " 

      Le cul de la Mort vous imaginez .. 

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24 juillet

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Lundi 24 juillet 2023

8.30 . 16° . 

. Ma franchise, je me la garde. Si je dois être hypocrite, je préfère me taire. A force de combiner, d'inventer des mensonges, on a le visage qui se déforme. Ceux qui combinent ont tôt ou tard la gueule de traviole. » - Arletty -

. Faut éviter de trouver des excuses aux abrutis. Tu peux pas mettre des fleurs dans un trou du cul, puis appeler ça un vase .

. C'est seulement quand il est âgé que l'homme peut ignorer l'opinion du troupeau, l'opinion du public et de l'avenir. Il est seul avec sa mort prochaine, et la mort n'a ni yeux ni oreilles, il n'a pas besoin de lui plaire ; mais il peut faire et dire ce qu'il lui plaît à lui-même de faire et de dire . - Milan Kundera - ( La Vie est ailleurs? 1973 Kundera avait alors 44 ans )

9.26 . Bon ! Madame me dit que jamais elle ne m'a dit que Mlle S *** repartait dimanche prochain j'affirme le contraire. Ceci pour dire que Mlle S *** partirait seulement mercredi en huit c'est à dire le 2 août avec un train à 18.30. Et moi cette fois je ne suis pas enclin à promener tous les jours A *** je n'en ai plus le courage, ni le même plaisir ...

10.50 19° . Madame n'est pas rentrée de chez le Kiné. Je me lève d'une petite heure de sieste. Ces dames regardent une retransmission voilée des obsèques de Jeanne d'Arc Birkin. 12.10 A *** regarde un dessin animé.

18.00 22° . Avec Ambroise au Parce de Procè de 15 à 16.30 puis l'arrivée du Tour de France féminin et ces dames qui papotent assis au bout du lit de S*** au deuxième. Parc Procè presque désert en arrivant sous un ciel très chargé puis ensuite sur quelques bancs apparition de quelques grappes de vieilles bossues à cannes sur les bances et leurs petits chiens.

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30 août

Vendredi 30 août 2019 17.39 26.2°

Récréation - Mort

   Elle ne va fermer que le Huit septembre mais avec des horaires 12 - 14  sauf mercredi prochain et le samedi et le dimanche de fermeture mais mercredi je serai indisponible et le week-end de fermeture j'aime pas ... des horaires qui ne m'agréent pas ... Je parlais de la piscine dans laquelle j'ai nagé entre 13.30 et 16 heures.

   Et le soleil était là, et il y avait du monde ... et je me suis exposé et je n'ai pris d'insolation... Et c'est la rentrée des classes et la continuation des vieux qui cependant les uns après les autres tombent des branches du haut de leurs quatre-vingts ans et quelques ... pour eux l'heure de la grande récréation a été sifflée ...

    Et l'on entend déjà retentir l'écho de la voix là-bas tout au bout, tout au bout du couloir sonore et percutante ; Au Suivant !

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Mort. Henry Bauchau. Journal 2006 - 2012 . 1206/2019

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Henry Bauchau - Ecrivain belge, psychanalyste ... - a 93 ans en 2006

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2  février 2006

Je pense au témoignage qu'on me demande sur la mort.

J'ai quatre vingt-treize ans, il est évident qu'elle est proche, très proche même semble me dire l'aggravation de la faiblesse de mon corps que je ressens si fort cet hiver. Pourtant ce qui m'occupe vraiment c'est la vie dans sa difficulté grandissante et la continuation de mon travail. Il se peut que nous nous préparions à la mort sans le savoir.

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Il me semble que la mort n'est pas vraiment pensable, elle est dans notre corps, c'est une oeuvre de notre vie, parfois de notre folie. On peut penser à la mort comme à un évènement qui nous attend, tous, on peut méditer sur elle, sur son sens, mais comprendre vraiment ce qu'elle sera pour moi me semble hors d'atteinte.

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    Je puis revenir sur mes états antérieurs, essayer aussi  de prendre conscience du présent, mais dès que je me tourne vers le futur, c'est vers un " futur vivant ", si proche que soit ma mort. J'ai entendu annoncer de grandes espérances après la mort, j'ai entendu dire aussi : une seule vie suffit, l'idée de recommencer tout cela est terrible.

    Je constate que, sans doute à cause de mon éducation chrétienne, j'ai une certaine espérance après la mort. Espérance de quoi, c'est ce que je ne saurais dire.

   L'existence qu'on s'efforce de parer de sens divers que je ne récuse pas n'a qu'un sens : la vie. Les petits sens successifs dont nous avons besoin dans notre vie personnelle ou sociale ne peuvent que se fondre dans ce grand courant irrésistible.

   C'est là que la mort trouve son sens, la vie veut naître, croître, se manifester, mais les ressources sont limitées. Sans la mort, comment pourrait naître tout ce qui aspire à la vie ?

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Henry Bauchau Journal 2006 - 2012

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Henry Bauchau Journal 2006 - 2012

Quand j'arrive au terme de mes pensées je m'aperçois que je crois à la poésie. C'est la puissance qui soulève la vie, savez-vous que Lénine pensait ainsi ? ".

- Robert Dreyfus à Henry Bauchau ( Journal ) 1972 -
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Henry Bauchau a 93 ans en 2006

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22 janvier 2006

... L'homme qui féconde mais ne donne pas la vie.

... J'accepte la fin de tout, liée à la mort du corps, les regrets ne consistent que dans l'inachèvement de ce qu'on a accompli.

... L'espérance d'un après la mort ne doit pas être rejetée quand elle existe, mais elle n'est que le ressort de l'intuition. J'espère et j'attends, comme le petit garçon qui s''est installé à la place du père dans le lit maternel. J'attends d'être remis tendrement dans mon propre lit. 

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23 janvier 2006

... J'ai reçu une lettre de Suzanne Rycx ( ancienne infirmière ) ... ;

 " Je me suis éveillée ce matin baignée d'une illumination, comme si durant la nuit quelqu'un était venu m'apprendre une vérité que jusqu'ici je n'avais pas perçue ou reçue. Que nous portons en nous au coeur de notre être une lumière que rien n'a pu ni ne pourra éteindre, le mal que nous avons fait, nos manquements, notre tiédeur, les influences néfastes ou nuisibles, indépendante, elle vit, survit, plus ou moins vacillante, plus ou moins lumineuse, elle est et sera avec nous sans doute la part divine de ce que nous sommes et quoique nous fassions nous en serons le tabernacle. 

   Vous ne pouvez pas savoir la joie de cette découverte. "

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25 janvier 2006

   - 6° C ce matin. Je suis un peu sorti au début de l'après-midi. Après quelques minutes j'ai senti à mon essoufflement qu'il valait mieux rentrer. J'en ai eu un peu honte, j'en suis donc encore là. Mais oui et je le savais bien, ce n'est pas le corps entier qui a souffert une fois de plus de cette découverte de mon grand âge et de ses limitations, ce n'est pas l'esprit non plus. 

   Ce savoir est surtout pénible à mon seul narcissisme qui m'a toujours vu comme un athlète et souffre de mon déclin physique naturel.

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26 janvier 2006

   Je n'ai jamais vraiment réfléchi ni écrit sur la mort *, l'événement semble pourtant proche, mais je vis dans l'espoir du lendemain, même dans sa certitude.
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* Henry Bauchau né en 1913 est mort le 21 septembre 2012.

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24 juillet

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Jeudi 24 juillet 2014

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Des lettres jamais envoyées que j'ai retrouvées dans une boîte à chaussures ...

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A N *** jeudi 24 juillet 2014 6.47

     Petite grenouille je ne t'ai pas vue hier soir, où es-tu ce matin ?

     J'écris le mot sexe, j'ai dix lecteurs, j'écris le mot Dieu j'ai une fraction de lecteur et pourtant Dieu sait que je suis un grand pècheur, très grand, d'ailleurs c'est plus facile d'être un grand pècheur que de tendre vers la sainteté..

     Mais je me demande ce que je suis entrain de raconter là, ce n'était pas prévu, c'est sorti tout seul, mes doigts n'ont eu qu'à suivre.

   Ah petite grenouille à qui écrirais-je si je ne t'avais pas, je partage plus avec toi qu'avec quiconque, l'épousée me prend pour un tordu - je n'en disconviens pas - les amis pour un original - ils n'ont pas mon niveau autrement dit ma sensibilité - mes amies m'écoutent soliloquer et s'en amusent, je tenterais bien leurs lèvres mais mais, chaque âge eut ses plaisirs c'est alors qu'il fallait ... - à qui écrirais-je sinon à toi !

     En qui pourrais-je avoir une entière, infinie, parfaite et loyale confiance sinon à toi, tu ne hausses pas les épaules quand je te parle ou t'écris, tu ne ricanes pas, je ne te lasse pas avec mes ressassements sur l'âge et ses affres, sur la vieillesse, sur la mort, tu ne me juges pas et ne me jauges pas quant à mes fantasmes, turpitudes ou déviances, je t'aime petite grenouille mais où es-tu ce matin encore ?

     Mais passons sur ces enfantillages ! car tout me déplaît, mais rien ne m'est si pénible, que ne voir point les beaux yeux de ma dame, faudrait-il encore en connaître une, une dame, à qui je dirai ;

    Quand je vous vois ou quand je pense à vous

    Je ne sais quoi dans le coeur me frétille

    Qui me pointelle, et tout d'un coup me pille ..

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     Mais vous, ( vous,  je vous montre du doigt ... ) frétillez-vous ? frétillerez-vous un jour ? ... Mais je suis mort, avez-vous jamais une seule fois frétillez pour moi ?

                                                 µ 

31 janvier

Samedi 31 janvier 2015

8.12

    Je lis que monsieur Eric Ollivier écrivain - qui m'est complètement inconnu - auteur d'une trentaine de livres ( ! ) dont " Les Godelureaux " ( Ah bon ! ) mais surtout - j'éternue, j'ai pris froid en allant à pied faire le marché - secrétaire de François Mauriac, est mort. A 88 ans . Bel âge. Mais d'un cancer des intestins. Jacques Chancel est mort aussi d'un cancer. Et Noiret, et ...

   Autrement dit le grand et bel âge ne nous exonère pas de l'attaque d'un commando dormant qui soudain jaillit et nous mène à une agonie dernière... 

   Moi qui m'amusais à imaginer qu'au delà d'un certain seuil la mort ne pouvait que nous convier à une fin doucereuse, encore une illusion ...

      Tiens ça me donne le mourrons.

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Un verre de Sherry

Mardi 27 janvier 2015

   " J'ai toujours aimé boire du sherry dit ce personnage du roman de Murakami " 1Q84 ", qui poursuit ; " Après quelques gorgées, je m'allonge et je m'endors. Sans même m'en apercevoir. J'aimerais mourir ainsi. Un après midi d'été, je m'allongerais sur le canapé, je m'endormirais sans même m'en rendre compte, mais je ne me relèverais pas."

       J'aimerais aussi, oui je boirais un verre de sherry, je m'allongerais sur le canapé, ou me glisserais sous mon drap, une couette, dans des bras - oh mais je rêve - un jour, une nuit d'été, d'hiver, de printemps, ou d'automne, mais qu' importe ... .

       Mais m'ôter de la vie tel ce bon nageur qui se pâme dans l'onde, sillonnant gaiement l'immensité profonde avec l' indicible et mâle volupté d'une fin conquérante ....    

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25 septembre

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Mercredi 25 septembre 2013

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12.00

   L'on se fixe des horizons, des avenirs, 2025, 2030, je serai mort, alors moi je m'en tape, j'ai d'autres échéances auxquelles je dois me préparer ... et voici, mais ce n'est pas nouveau, que l'on envisage de nous faire vivre jusqu'à 150 ans... Au moins sais-je que je n'aurai ni ce privilège, ou que je ne ne connaîtrai pas cette humiliation ...

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