225 12 Août

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Lundi 12 août 2024

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Le vieux qui ... - 5 - Léon ! -

Le vieux qui eh bien il était au lit hier soir vers vingt deux heures et quelques .. Il en avait soupé, des Jeux, de la Marseillaise, des enfants de la Patrie, du jour de gloire, ils disaient vous allez voir c'est magnifique, c'est grandiose, c'était minable rasant, cafouilleux, et moi je ne dis pas vivement Los Angeles, vivement demain d'autant qu'il y a une belle probabilité selon laquelle je serai mort, ce qui n'est pas triste - et ça fera une poussière de moins sous le tapis - mais dans l'ordre des choses ...Moi c'est au jour le jour, à chaque jour suffit sa peine, et demain est un autre jour si autre jour il doit y avoir.. C'est tout pour le moment, pour le moment !

Le vieux qui ... - 6 - Je frissonne

Le vieux qui ... L'on respire mieux ce matin je frissonnerais presque malgré les vingt deux degrés mais un vieux ça frissonne pour un rien, ça circule mal à l'intérieur, et notre vieux en question que je connais bien puisque c'est moi, geint pour un rien comme je le disais hier ou avant-hier ... On ne se refait pas il est trop tard pour se refaire... Je me souviens qu'un jour il y a quelques années, faisant des courses chez Leclerc dans l'allée centrale je croise deux vieux types ah c'est toi que deviens-tu et toile à matelas ...ah tu te rappelles Machin, mais quel con ! ah vraiment c'était un sale con, le roi des cons ...Je n'ai pas frissonné ( oui frissonner ça prend deux n ... ) J'ai frémi, frémi parce que je me suis dit mais c'est moi, c'est moi ce vieux con, parce que parce que je crois que l'on m'a perçu toujours perçu comme un con, un vieux con, mais j'étais plus jeune, bien plus jeune et on peut-être jeune et con, et c'est comme la tunique de Nessus une fois que vous l'êtes vous l'êtes à vie, ça vous colle à la peau ... Finir comme ça c'est quand même triste mais j'en ai pris mon parti je vis mieux...

Le vieux qui ... - 7 - Je pisse dans un violon

Et dire que j'ai toujours rêvé d'être parfait, j'ai toujours lutté, lutté et puis un jour tout dégringola, je ne résistai plus, à quoi bon, Dieu que j'implorais me snoba, je m'épuisais en tout et pour rien, je m'abandonnai et méprisai le monde .. et puis un jour .. un jour quoi ? ! Je n'aurai jamais l'incomparable élégance de pensée, cette douce sublimité, cette étonnante richesse d'une âme toujours épanchée et ruisselante, comme l'urne de ces fleuves qu'on voit représentés en marbre dans les jardins .. ( je reprends les mots d'Anatole France dans La rôtisserie de la reine Pédauque évoquant l'abbé Jérôme Coignard ... ) Oui je sais que je pisse dans un violon, que je parle hébreu en racontant tout ça, surtout surtout parce que je parle aux murs, mais crains dans le mur aveugle un regard qui t'épie dit le poète .. enfin ce faisant ce n'est pas plus mal que de m'endormir devant le téléviseur de la salle commune de l'établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes dans lequel je ne suis pas encore rentré ... que je n'ai pas encore démarché, d'ailleurs devrais-je y songer ..

Le vieux qui ... - 8 - Alors ?

Evidemment si je ne me levais pas à cinq heures du matin je ne traînerais pas une fatigue tout au long de la journée mais je n'aime pas que le jour se lève sans moi, le laisser se lever sans moi serait une impolitesse, s'il se donne la peine de se lever ce n'est pas pour que l'espèce humaine reste au lit il est vrai que pour ce qu'elle fait du jour qui se donne à elle ... L' on peut se poser la question... et puis la sieste ce n'est pas ma tasse de thé bien que dix fois par jour une fois assis ou allongé d'un coup je sombre dans les profondeurs d'un puissant sommeil d'ailleurs c'est comme ça que j'aimerais disparaître sans m'en rendre compte, d'un coup, paf ! tu n'as rien compris et tu es passé de l'autre côté... Hier je pensais aux types que jadis l'on guillotinait, que se passe t-il après la mort ? Qui le sait, alors l'on aurait pu procéder à l'expérimentation suivante, tu prends la tête du guillotiné et un quart d'heure après le temps qu'il puisse quand même apercevoir quelque chose on la lui recolle sur le col et on lui pose la question ; Alors ? 

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" Aimer la littérature, c'est être persuadé qu'il y a toujours une phrase écrite qui nous redonnera le goût de vivre." - Georges Perros -